La tribune internationale de Montréal
Notre politique étrangère sera guidée par deux principes : nous défendrons notre souveraineté canadienne et nous allons recourir à une diplomatie pragmatique.
Mélanie Joly est titulaire d’un baccalauréat en droit de l’Université de Montréal et d’une maîtrise en droit européen et comparé de l’Université d’Oxford. Elle débute sa carrière en 2000 au cabinet d’avocats Davies et poursuit celle-ci chez Stikeman Elliott en 2005. En 2007, Mme Joly est nommée associée directrice du bureau montréalais du cabinet de relations publiques Cohn & Wolfe qu’elle dirige pendant près de six ans. En 2013, elle quitte son poste et fonde le parti Vrai changement pour Montréal - Groupe Mélanie Joly en vue des élections à la mairie de Montréal. Au terme de cette course, elle finit deuxième avec 26,5 % voix. En septembre 2014, elle annonce son départ de la vie politique municipale.
En août 2015, Mélanie Joly remporte l’investiture libérale dans Ahuntsic-Cartierville en vue des élections fédérales d’octobre. Elle est élue députée le 19 octobre 2015 et nommée ministre du Patrimoine canadien le 4 novembre. Le 18 juillet 2018, elle devient ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie du Canada. Elle est réélue lors des élections d’octobre 2019 et est désignée ministre du Développement économique et des Langues officielles du Canada en novembre 2019. C’est suite aux élections fédérales de 2021 qu’elle est nommée ministre des Affaires étrangères du Canada.
Fiche du conférencier
La ministre aborde le rôle du Canada dans le contexte géopolitique actuel marqué par l'incertitude et les crises, notamment au Moyen-Orient et en Ukraine. Elle condamne l'attaque terroriste du Hamas contre Israël et exprime sa préoccupation pour la population palestinienne tout en affirmant le droit d'Israël à se défendre dans le respect du droit international. Joly souligne la nécessité de pauses humanitaires à Gaza pour protéger les civils, y compris des Canadiens piégés, et pour permettre l'acheminement de l'aide.
Elle évoque les défis modernes auxquels le monde est confronté, tels que les changements climatiques, l'intelligence artificielle, la polarisation politique et l’immigration irrégulière, qui mettent à l'épreuve les institutions internationales. La ministre décrit le système international comme étant fissuré, avec des États et des organisations cherchant à changer les règles du jeu et d'autres pays, surtout du Sud Global, remettant en question les règles actuelles.
La ministre annonce que la politique étrangère canadienne sera guidée par deux principes : la défense de la souveraineté canadienne et le recours à une diplomatie pragmatique visant à prévenir les conflits internationaux. Elle détaille les efforts déployés pour renforcer la sécurité nationale et les investissements dans les Forces armées canadiennes. Elle expose également la stratégie du Canada pour travailler avec des pays ayant des points de vue différents, en particulier dans le cadre de la souveraineté de l’Arctique, des relations avec l'Inde et de l'engagement dans l'Indo-Pacifique. Elle insiste sur l'importance de protéger la démocratie canadienne contre les menaces intérieures, de l'ingérence étrangère, mais également de défendre la souveraineté culturelle et l'intégrité des médias. Elle met l'accent sur la nécessité d'une diplomatie moderne et adaptée au 21e siècle, renforçant la présence canadienne aux Nations unies et dans les institutions multilatérales.
Lors de la discussion avec Frédéric Mérand, la ministre réaffirme la nécessité de dialoguer avec toutes les parties, y compris celles avec lesquelles le Canada n'est pas d'accord, pour maintenir la paix et la sécurité. Il souligne la difficulté de maintenir une position neutre alors que les victimes civiles palestiniennes augmentent et pose des questions sur le droit d'Israël à se défendre ainsi que la nécessité d'aborder les questions politiques sous-jacentes pour le peuple palestinien. La ministre reconnaît la complexité de la situation et la difficulté de rester neutre dans un contexte de violence croissante.
La politique étrangère du Canada vis-à-vis de pays comme la Chine et l'Inde est également discutée. Joly explique que malgré les tensions actuelles, il est crucial de maintenir des relations diplomatiques pour éviter l'isolement et continuer à obtenir des informations cruciales. Elle souligne les risques de couper les liens diplomatiques, notamment la difficulté de rétablir les relations et la dépendance accrue envers les alliés pour toute information sur le pays concerné.
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