Que l'IA nous enlève tout ce qui est pénible, c'est super, mais qu'elle nous enlève le goût de l'effort et le goût de l'apprentissage, ça c'est quand même plus embêtant
Guillaume Avrin est diplômé en génie mécanique de l’École nationale supérieure d’arts et métiers, en plus d’une maîtrise en automatisation et en aéronautique de la Centrale Supélec et d’un doctorat en neurosciences et robotique de l’Université Paris-Saclay. Suite à ses études, il rejoint en 2017 le LNE, le Laboratoire national de métrologie et d’essais à titre de responsable du département d’évaluation de l’intelligence artificielle. C’est en avril 2023 qu’il est nommé coordonnateur national pour l’intelligence artificielle de la France. Il est d’ailleurs le premier expert technique qualifié en IA par le COFRAC.
Fiche du conférencierÉric Salobir est diplômé de l’Institut supérieur du commerce. Après avoir travaillé quelques années comme attaché commercial à l’ambassade de France en Tchéquie ainsi qu’au département de banques d’affaires chez Crédit Lyonnais, il rejoint l’Ordre des Prêcheurs en 2000. Durant sa formation religieuse, il est rédacteur en chef de la ROC Fm Radio et sera éventuellement responsable de la web Tv des émissions catholiques de France 2. En 2011, il devient le responsable des communications de l’Ordre des Prêcheurs et agira notamment comme consulteur du Saint-Siège pour les nouvelles technologies. En 2017, il fonde Optic Technology et la Human Technology Foundation, dont il assure toujours les présidences.
Fiche du conférencierTania Saba est diplômée en droit de l’Université St-Joseph au Liban et obtiendra sa maîtrise et son doctorat en relations industrielles de l’Université de Montréal. Elle devient en 1995 professeure titulaire à l’École des relations industrielles de l’UdeM et en sera notamment la directrice de 2008 à 2010. Toujours au sein de l’UdeM, elle agit comme vice-doyenne au premier cycle de 2010 à 2012 puis vice-doyenne aux études supérieures et affaires extérieures de 2012 à 2015 avant de devenir doyenne de la Faculté des arts et des sciences. Elle est la fondatrice et la titulaire de la Chaire BMO en diversité et gouvernance (2017) et siège au comité exécutif de l’OBVIA.
Fiche du conférencierNathalie de Marcellis-Warin détient une maîtrise en mathématiques appliquées de l’Université Aix-Marseille ainsi qu’un doctorat en sciences de la gestion de l’École normale supérieure de Paris. Après un séjour d’études postdoctorales au CIRANO, elle y devient directrice de projets avant de devenir professeure adjointe à Polytechnique Montréal, d’où elle est professeure titulaire au département de mathématiques et de génie industriel depuis 2015. En parallèle, elle continue son engagement auprès du CIRANO, d’abord en tant que chercheuse, mais aussi en tant que vice-présidente, risques et développement durable en 2009. C’est en 2016 qu’elle est nommée présidente-directrice générale de l’organisation et est chercheuse auprès de l’OBVIA depuis 2019.
Fiche du conférencierGuillaume Avrin a présenté la stratégie nationale française en IA, lancée en 2018 à la suite du rapport Villani. La première phase (1,3 milliard €) visait à structurer l’écosystème de recherche, avec la création de supercalculateurs et d’instituts IA. La deuxième phase, amorcée en 2022, s’est concentrée sur la diffusion de l’IA dans l’économie, avec trois leviers : la formation (600 millions €), le soutien à l’offre DeepTech (IA frugale, de confiance, embarquée et générative), et le rapprochement entre offre et demande via des dispositifs comme IA Booster. Il a souligné les limites de ce dernier comparé à Scale AI au Canada, en raison de financements insuffisants. La phase 3, annoncée récemment, met l’accent sur l’adoption de l’IA dans les administrations et les entreprises, avec un premier financement de 400 millions €. Il a proposé une coalition internationale pour renforcer l’adoption responsable et l’autonomie stratégique, en lien avec des initiatives comme Current AI et IA pour tous.
Éric Salobir a pour sa part insisté sur la fracture numérique croissante liée à l’IA générative. Il a souligné l’ambivalence des usages : entre enthousiasme individuel et inquiétudes collectives (perte de qualité de l’emploi, automatisation non maîtrisée). Il a mis en garde contre une perte de compétences métier au profit d’une simple capacité à utiliser des prompts. Il a plaidé pour une approche centrée sur l’humain, valorisant les compétences, l’accompagnement managérial et une adoption éthique et maîtrisée de l’IA.
Tania Saba a de son côté mis en lumière les disparités sectorielles et de taille d’entreprise dans l’adoption de l’IA. Les grandes entreprises structurent leur gouvernance et leur formation, tandis que les PME, qui représentent 75 % de l’emploi, peinent à suivre. Elle a insisté sur l’importance de la diversité, notamment le rôle des femmes entrepreneures, et sur la nécessité d’harmoniser les cadres réglementaires pour ne pas pénaliser les petites structures. Elle a conclu en soulignant l’importance du dialogue social et des espaces de collaboration pour une transition inclusive et durable.
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