Une coopérative seule a beaucoup moins de pouvoir et de pérennité qu’une coopérative qui s’inscrit dans un réseau, qui fait des partenariats et qui s’associe à des agrégats.
M. Jean Lebel a d'abord rappelé qu’on compte environ 3300 coopératives et mutuelles au Québec, qui totalisent plus de 8 millions de membres, et qui sont présentes dans de nombreux secteurs depuis plus d’une centaine d’années. Il a ensuite invité les panélistes à discuter de leurs réussites en matière de développement international. M. Beaudoin a fait part de son expérience en Afrique de l’Ouest, où UPA DI appuie des groupements paysans depuis les années 90. Il a d’ailleurs souligné que l’épargne et le crédit y sont soutenus par DID. Mme Gaboury, qui travaille également dans cette région, a mentionné le développement d’un réseau de caisses populaires au Burkina Faso qui sert maintenant plus de 4 millions de membres. M. Lacasse a, quant à lui, partagé son expérience en Amérique Latine dans le domaine agricole et forestier où SOCODEVI a contribué à l’implantation d’entreprises coopératives. Questionnée sur les défis des coopératives, Mme Gaboury a expliqué qu’elles doivent se faire davantage valoir sur les marchés afin de changer cette image qu’elles ont d’être pauvres et petites. Pour cela, il faut miser sur la professionnalisation des membres et le transfert des connaissances des grandes coopératives vers les plus petites, selon M. Lacasse. Pour sa part, M. Beaudoin a exprimé des réserves quant à l’implantation trop rapide des coopératives, parce que c’est un processus qui doit s’étendre sur plusieurs années et qu’il n’existe pas de modèle unique à reproduire. Mme Gaboury a tenu à spécifier que les coopératives sont des institutions inclusives et on constate l’amélioration de la condition et de l’accès au crédit des femmes soit par leur adhésion ou par leur embauche dans les coopératives. Enfin, tous se sont entendus sur le fait que les coopératives sont des écoles de démocratie et ouvrent la voie à l’émancipation des femmes.
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