Comment se fait-il que lorsqu'on parle de notre Révolution tranquille ici au Québec, on pense à Hydro-Québec et à la Caisse de dépôt, mais jamais à l'Université du Québec?
Luc-Alain Giraldeau est titulaire d’un doctorat en biologie de l’Université McGill avec un stage postdoctoral à l’Université de Toronto.
Il entame sa carrière en rejoignant le Département de biologie de l’Université Concordia en 1987 et y deviendra éventuellement professeur titulaire. En 2000, il rejoint l’UQAM et son Département de sciences biologiques en tant que professeur avant de devenir le directeur du département de 2007 à 2010. Il sera ensuite vice-doyen à la recherche en 2010 puis doyen de la faculté des sciences de l’UQAM à partir de 2014. Au cours de sa carrière, il a publié une centaine d’articles scientifiques et d’ouvrages, notamment chez Princeton University Press, Oxford University Press et Dunod Éditeur.
C’est en septembre 2017 qu’il est nommé directeur général de l’INRS.
Fiche du conférencierDans son allocution, Luc-Alain Giraldeau plaide avec vigueur pour la reconnaissance du rôle central de la recherche et de l’innovation dans la prospérité collective du Québec. Il rappelle que la compétitivité économique et la qualité de vie dépendent directement de la capacité d’un État à investir dans la recherche. Pourtant, le Canada se classe au 22e rang des pays de l’OCDE pour la part du PIB consacrée à la recherche, et cette part est en déclin.
Il souligne l’importance stratégique de l’INRS, un établissement universitaire unique au Canada, entièrement dédié à la recherche aux cycles supérieurs. Avec 67 % de ses étudiants provenant de l’international, l’INRS est un moteur d’innovation, notamment dans des domaines comme la photonique quantique, les maladies émergentes, la décarbonation et les inégalités sociales. Il déplore les récentes politiques fédérales et provinciales qui limitent l’accès des étudiants étrangers aux cycles supérieurs, ce qui menace directement la capacité de recherche du Québec.
À travers l’exemple du chercheur Dennis White, diplômé de l’INRS et aujourd’hui à la tête du MIT Plasma Fusion Lab, Giraldeau illustre comment la formation reçue au Québec peut avoir un impact mondial. Il insiste sur le fait que les étudiants internationaux aux cycles supérieurs ne sont pas de simples consommateurs de savoir, mais les véritables artisans de la recherche dans les laboratoires québécois.
Lors de la discussion, Marie-Pierre Ippersiel l’interroge sur la faible participation des étudiants québécois aux cycles supérieurs. Giraldeau évoque la précarité financière des études doctorales comme principal frein, malgré un intérêt réel pour la science. Il met aussi en lumière le modèle unique de l’INRS, qui combine interdisciplinarité, partenariats stratégiques et fort taux de diplomation.
Enfin, il insiste sur l’importance de la recherche sociale, notamment en matière d’iniquités économiques, et sur les contributions concrètes de l’INRS à la lutte contre les changements climatiques, comme la géothermie profonde ou la valorisation des résidus d’amiante.
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